Facteur d'Orgue: un métier

La profession de facteur d'orgue a évolué, ces dernières années, dans le sens d'un retour à un artisanat plus authentique: des ateliers regroupant quelques compagnons autour du facteur se sont créés, alors que de grandes entreprises ont disparu; seules, quelques maisons ont aujourd'hui la capacité de prendre en charge de très grands travaux.

L' apprentissage du métier est difficile: un facteur d'orgue digne de ce nom doit savoir faire les tuyaux, les claviers, les sommiers, le buffet, concevoir l'ensemble mécanique et en tracer un plan précis avant sa réalisation, et enfin, par son talent d'harmoniste, donner une âme musicale à l'instrument. Il doit aussi posséder ce minimum de connaissances en gestion sans lesquelles tout chef d'entreprise, si petite soit elle, court des riques considérables, et particulièrement dans une activité dont le cycle de production s'étale sur de longs mois. Outre ces connaissances techniques, il lui faut un solide bagage théorique: acoustique élémentaire, organologie, culture musicale générale et, si possible, des notions de la pratique du clavier, pour "sentir" lui-même son travail et mieux comprendre la littérature de l'instrument.

Depuis 1979, les facteurs d'orgue français se sont organisés en un groupement professionnel, avec pour programme, de nombreux thèmes parmi lesquels: la formation professionnelle, les rapports avec l'administration et enfin, le rôle du facteur d'orgue en tant que maître d'oeuvre. Ce dernier point est capital. En effet, très souvent, ceux qui passent commande d'un orgue emprisonnent le facteur dans un cahier des charges, lui imposant une composition, et parfois même lui indiquant de quel bois doit être fait ceci ou cela...

Aujourd'hui, les facteurs d'orgues, et plus particulièrement ceux de la nouvelle génération, souhaitent, à l'instar de ce qui se passe dans d'autres pays, que la construction d'un orgue soit plus réellement une concertation entre eux et leurs clients. Ils revendiquent une possibilité d'exprimer plus librement leur initiative créatrice: il faut la leur accorder, car c'est à ce prix que la facture d'orgue française demeurera un métier d'art.



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